Prise d'antidiabétiques pendant le ramadan

Le 6 juin 2016 commence pour les musulmans le ramadan annuel, un mois de jeûne du lever au coucher du soleil. Dans des numéros précédents des Folia, nous avons abordé la problématique des médicaments qui doivent être pris plusieurs fois par jour [voir Folia de mai 2013]. Qu’en est-il du problème complexe en cas de diabète?1 Il est en principe toujours conseillé aux patients diabétiques de ne pas jeûner.

- Le jeûne est à déconseiller chez les patients présentant un diabète de type 1, un diabète instable ou mal contrôlé et chez les femmes enceintes atteintes de diabète.

- Chez les patients diabétiques de type 1 ou de type 2 qui sont traités par insuline, la dose doit être adaptée (insuline basale et préprandiale), un (auto)contrôle régulier de la glycémie doit être effectué et il convient de passer éventuellement à un autre type d’insuline, en concertation avec un endocrinologue.

- La metformine est généralement à privilégier comme traitement oral, et ceci vaut également chez les personnes qui jeûnent. Le risque d’hypoglycémie est minime. La prise trois fois par jour peut être remplacée par une prise de deux fois par jour.

- Il est préférable d’éviter les sulfamidés hypoglycémiants et les glinides en raison du risque élevé d’hypoglycémie et, si on opte néanmoins pour leur utilisation, il est conseillé de diminuer temporairement la dose de moitié.

- Les glitazones, les gliptines et les incrétinomimétiques sont associés à un faible risque d’hypoglycémie et ne nécessitent pas d’adaptation de la dose.

- Les gliflozines ne sont pas recommandées, vu l’expérience encore plus limitée chez les personnes qui jeûnent et le risque de déshydratation et d’acidocétose [voir Folia de septembre 2015].