Voyages et Médicaments
Mal des transports (mise à jour mai 2019)

Chez les personnes très sensibles au mal des transports, un traitement médicamenteux préventif peut être envisagé. Les antihistaminiques H1 sédatifs diménhydrinate, méclozine ou diphenhydramine, et le dérivé de la pipérazine cinnarizine constituent généralement le traitement de premier choix, mais leur utilité est limitée par les effets sédatifs et anticholinergiques. Les antihistaminiques H"peu sédatifs" ainsi que la dompéridone et le métoclopramide sont inefficaces. L’utilisation de médicaments contre le mal des transports est déconseillée chez les enfants de moins de 2 ans.
Pour les médicaments ayant l’indication "mal des transports" dans le RCP (cinnarizine, diménhydrinate, méclozine), la posologie est mentionnée dans le Tableau.

Le mal des transports se caractérise par des nausées, des vomissements, de la pâleur, des vertiges, de la somnolence, de la transpiration et de la salivation. La sensibilité au mal des transports diminue lors de voyages fréquents et réguliers, et diminue aussi avec l’âge (incidence la plus élevée entre l’âge de 2 et 12 ans).

Mesures préventives non médicamenteuses

Les mesures préventives non médicamenteuses comprennent entre autres: choisir le moyen de transport le plus stable (à l’avant de la voiture (bus), entre les ailes de l’avion, au milieu du navire), modérer la consommation de nourriture et d’alcool, respirer suffisamment d’air frais.

Traitement médicamenteux préventif

Chez les personnes très sensibles au mal des transports, un traitement médicamenteux préventif peut être envisagé. En Belgique, les médicaments proposés dans le mal des transports sont disponibles en vente libre, et il est important de bien informer les patients des risques. L’utilisation simultanée de plusieurs préparations contre le mal des transports est déconseillée.

  • Les antihistaminiques H1 sédatifs diménhydrinate,  méclozine et diphenhydramine constituent généralement le traitement de premier choix. En Belgique, les spécialités à base de diménhydrinate et de méclozine ont l’indication "mal des transports" dans les RCP, alors que la diphenhydramine ne l’a pas. L’utilité des antihistaminiques H1 sédatifs est souvent limitée par leurs effets anticholinergiques (entre autres sécheresse buccale et oculaire, troubles de l’accommodation, rétention urinaire) et leurs effets sédatifs. Une stimulation paradoxale, avec entre autres de l’insomnie et de la nervosité, peut survenir chez l’enfant. Le choix de l’antihistaminique H1 est déterminé entre autres en fonction de la durée d’action (voir Tableau) et des effets sédatifs (encore plus prononcés avec la diphenhydramine et le diménhydrinate). La prudence s’impose chez les enfants et les personnes âgées qui sont plus sensibles aux effets indésirables des antihistaminiques H; il faut certainement les éviter chez les enfants de moins de deux ans. Les effets sédatifs et anticholinergiques sont renforcés lors de la prise d’autres médicaments ayant un effet sédatif (ainsi que d’alcool!) ou un effet anticholinergique.

  • La cinnarizine, un dérivé de la pipérazine aux propriétés antihistaminiques H1, est également proposée comme premier choix dans le mal des transports (la spécialité Stugeron® a le mal des transports comme indication dans le RCP). Il n’est pas prouvé que la cinnarizine soit plus efficace que les antihistaminiques H1 sédatifs. La cinnarizine présente les effets indésirables  anticholinergiques et sédatifs des antihistaminiques H1 sédatifs et peut dans de rares cas provoquer des symptômes extrapyramidaux.

  • La bromhydrate de scopolamine (syn. hyoscine), un anticholinergique, est parfois utilisée sous forme de dispositif transdermique pour le mal des transports, mais ce n’est pas un premier choix. Il convient de tenir compte de ses effets indésirables anticholinergiques prononcés (en particulier risque de confusion et d'hallucinations chez les personnes âgées), ainsi que des contre-indications qui en résultent (entre autres glaucome à angle fermé, prostatisme). Un dispositif transdermique à base de scopolamine n'est pas disponible en Belgique, mais est commercialisé à l'étranger (p.ex. Scopoderm TTS® aux Pays-Bas et en France). Les dispositifs transdermiques à base de scopolamine sont contre-indiqués avant l'âge de 18 ans ; ils doivent être appliqués de 6 à 15 heures avant le voyage et ont une longue durée d'action (environ 72 heures).

  • Les antihistaminiques H1 peu sédatifs et les gastroprocinétiques métoclopramide et dompéridone ne sont pas efficaces en cas de mal des transports.

Tableau. Posologie des médicaments utilisés dans le mal des transports ayant l’indication “mal des transports” dans les RCP (source: RCP)

 

Durée d’action

Moment de l’administration

Posologie adulte

Posologie enfant

Cinnarizine
(Stugeron® compr. 25 mg, gouttes 75 mg/ml (1 ml = 25 gouttes)

6 heures

au moins ½ heure avant le départ

1 comprimé ou 8 gouttes 

à utiliser à partir de l’âge de 6 ans
• 6 – 12 ans: ½ comprimé ou 4 gouttes
• ≥ 13 ans: 1 comprimé ou 8 gouttes

Diménhydrinate
(R Calm Dimenhydrinate® compr. 50 mg)

4 heures

1 heure avant le départ

1 comprimé (max. 4 comprimés par 24 heures)

à utiliser à partir de l’âge de 2 ans
• 2 – 8 jaar: ¼ comprimé (max. 1 comprimé par 24 heures) 
• 8 – 12 jaar: ½ comprimé (max. 2 comprimés par 24 heures)

Méclozine
(Agyrax® (temporairement indisponible depuis mars 2018), Postafene® (retiré du marché en janvier 2019, compr. 25 mg)

24 heures

1 heure avant le départ

1 à 2 comprimés

à utiliser à partir de l’âge de 12 ans
• > 12 ans: 1 à 2 comprimés

 

Sources générales

– www.medecinedesvoyages.be > Destinées aux experts >  MEDASSO (version 2016-2017, chapitre 9) ou cliquez ici
– https://www.farmacotherapeutischkompas.nl/bladeren/indicatieteksten/reisziekte
– Martindale – The Complete Drug Reference, version électronique (dernière consultation le 19/03/2018)